"Le Milan combat". C'est avec cet étendard que la Curva Sud s'est rendue, dimanche, à Milanello. Et qu'importe s'il s'agissait du jour de la fête des mères en Italie. A deux jours de l'Euroderby retour face à l'Inter, les ultras de l'AC Milan, pas vraiment rancuniers du revers à l'aller (0-2) et de la triste défaite à Spezia (2-0) trois jours plus tard, avaient décidé de se réunir en masse pour encourager leurs troupes. Sortis pour les remercier et les applaudir, les joueurs de Stefano Pioli, dont le moral est tout au fond des chaussettes, peuvent donc compter sur un public gonflé à bloc avant la confrontation de mardi soir (21h). Lui aussi présent au centre d'entraînement milanais, Rafael Leão semble prêt à faire son grand retour sur le terrain après son absence lors des deux dernières rencontres. Un motif d'espoir supplémentaire pour une opération remontée qui s'annonce toutefois difficile.
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Après avoir effectué une bonne partie de l'entraînement collectif dimanche, manquant simplement la confrontation finale sur terrain réduit, le Portugais s'est de nouveau testé lundi. Et ses sensations ont été bonnes, même si son autonomie sur quatre-vingt-dix minutes pourrait être limitée. Pas de quoi freiner son ambition d'être titulaire pour un match capital. A l'aller, Leão avait tout tenté jusqu'à la dernière minute, même pour être sur le banc. En vain. Cette fois, il s'est préparé pendant six jours avec un seul objectif : démarrer la rencontre. "Nous devons aller sur le terrain avec la conviction de pouvoir battre à l'Inter, a prévenu son entraîneur samedi après la déroute en championnat. Je pense que nous avons les qualités pour le faire. Nous allons disputer le match le plus important de notre saison." Et le jouer avec Leão, c'est quand même autre chose.
Leão donne de la force à tous les autres
Avec 13 buts et 13 passes décisives en 44 matches cette saison, le numéro 17 milanais, élu meilleur joueur de la saison 2021-2022, est indispensable à une équipe en perte de vitesse. Dans les résultats, l'inspiration et le jeu. Avec lui, Milan a une moyenne de 2,2 points en championnat, enregistrant un pourcentage de 64% de victoires. Sans lui, la chute est vertigineuse : 0,8 point/match et 11% de victoires. Le seul succès sans l'international portugais remonte à Milan-Monza (4-1) le 22 octobre dernier. En Ligue des champions, c'est lui qui fait la passe décisive à Ismaël Bennacer en quart de finale aller face au Napoli. Et au retour, c'est encore lui qui invente un raid solitaire pour venir délivrer un caviar à Olivier Giroud. "Quand il joue, il donne de la force à tous ses coéquipiers, a estimé Frank Rijkaard, ancien milieu de terrain milanais, lors de la Milano Football Week. Il faut croire en lui pour le retour." "C'est un joueur extraordinaire qui est encore à la moitié de son parcours", a confié Zvonimir Boban, lui aussi admiratif de l'ancien Lillois.
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Le problème, c'est qu'il n'existe qu'un seul Leão dans ce Milan. Au-delà, l'attaque milanaise ne pèse pas grand-chose : Brahim Diaz et Junior Messias ne comptent que six buts chacun cette saison, Alexis Saelemaekers encore moins (4 buts). Ante Rebic, lui, n'est plus que l'ombre de lui-même (3 buts), alors que les nouveaux arrivants (Origi, De Ketelaere) ont toutes les peines du monde à s'intégrer et s'imposer. Sans parler de Zlatan Ibrahimovic, dont la saison se résume à 144 minutes et un penalty transformé. Finalement, seul Olivier Giroud (13 buts, 7 passes décisives) est à la hauteur des attentes. Sauf que l'attaquant français a 36 ans, qu'il joue blessé depuis un mois (inflammation au tendon, problème au mollet) et que personne n'est capable de lui donner le relais pour le faire souffler. Entre Milan et l'Inter, l'une des grandes différences reste la profondeur de banc.
Une prolongation imminente
Malgré ces carences évidentes, Rafael Leão va quand même tenter de renverser la table avec ses coéquipiers mardi soir. Pas évident, mais pas impossible. "Milan a toujours le mérite d'être en vie après ce match aller", a assuré Fabio Capello cette semaine, bien que pessimiste sur l'issue finale de cette double confrontation. "Leão ne peut pas servir à combler la différence technique, mais celle mentale, oui, a estimé Gianluigi Buffon. Quand tu sais que tu peux compter sur un joueur extraordinaire, tous les autres entrent avec plus de confiance. Ils savent qu'ils ont une arme pour faire mal. Et cela peut aussi conditionner l'Inter."
Pour l'instant, les Nerazzurri ont l'avantage des derbies cette saison. Sur les quatre précédents, ils en ont gagné trois (un en championnat, un en Supercoupe d'Italie et un en demi-finale de la C1) donc deux fois avec Leão sur le terrain. "Si l'équipe ne tourne pas, lui ne peut pas tout faire non plus", reconnaît un proche du groupe milanais. Lors des huit dernières confrontations 100% milanaises, l'Inter a toujours mené au score, inscrivant même un but dans les dix premières minutes à cinq reprises. Ce qui en dit long sur l'incapacité de l'AC Milan à prendre les contre-mesures sur son rival.
Si les Rossoneri venaient à être éliminés, mardi soir, cela ne changerait toutefois rien à l'avenir de Rafael Leão, dans le viseur des plus grandes écuries européennes. Selon la presse transalpine, sa prolongation de contrat, tant attendue par les tifosi, s'est conclue au terme de longues et intenses négociations. L'international portugais touchera un salaire de 5 millions d'euros (plus bonus) jusqu'en 2028 avec une clause libératoire fixée à 175 millions d'euros. Concernant l'amende à régler au Sporting CP, Milan s'est engagé à en régler une partie en accord avec le LOSC.
